Le nombre des habitants de cette communauté est de 63 chefs de familles. - En 1743, il a été baptisé 12 garçons et 3 filles ; il y a eu quatre mariages et 13 enterrements.
Les années depuis 1700 jusques à 1710 se trouvent presque égales à ce nombre ; il y eut plus de mariages et plus de morts. - Il y a 6457 septérées de terres, tant en vignes champs qu'olivettes. - On sème peu de bled, à cause de la mauvaise qualité du terrain ; les habitants n'en receuillent presque pas pour leur subsistance. On compte environ 4000 septérées de vigne, qui produisent 600 muids de vin. - Il y a des particuliers qui ont quelques septérées de bois de 14 années de coupe. - On receuille environ 80 charges d'huile - Il y a des patis, qui ont été alliénés par la communauté à plusieurs particuliers, qui produisent du foin, et les garrigues de bois et broussailles. - Les terres incultes vont à 100 septérées, partie desquelles ont été abandonnées par acte, et la plus grande partie, par délaissement volontaire, qui pouroient produire 400 livres par an. - Point de commerce, ny d'industrie. - Il y a au Crès 29 chefs de familles, qui travaillent leurs biens et la terre. - Les denrées se débitent à Montpellier, comme la ville la plus voisine.
Autresfois il y avoit des foires, qu'on a laissé perdre. - Les deux paroisses sont fort anciennes ; elles ont été bâties après la ruine de Subtention, il y a environ douze siècles. - Les habitants des deux paroisses sont tous catholiques romains. - Il n'y a point de gentilhommes résidents. - La paroisse apartient à M. le marquis de Castries, engagiste ; il y a des prisons et la justice s'y administre. - Il y a des commis des fermes, qui résident à Montpellier. - La paroisse paye au Roy, sçavoir : l'ayde crue, le taillion, frais d'Etats, mortepaye, garnison de pays, l'étape, frais d'assiette, port de la mende (total) : 9 760 livres. - Le dixième de l'industrie, biens nobles (total) : 212 livres.
La communauté est composée de deux villages, apellés Castelnau et le Crès de Salézon. Les habitants du Crès jouissent d'un four, sans arrenter. A Castelnau, le four apartient aux chanoines de Saint-Ruf de Montpellier. - Il y a, entre ces deux paroisses, dix mille septérées de garrigues, qui portent quantité de bois, qui n'est pas gardé, on l'arrache jeune avec les broussailles, qu'on porte vendre aux boulangers à Montpellier ; il est certain que, si l'on permetoit la garde de ces bois, la communauté en auroit à l'avenir de grands revenus. - La boucherie apartient au seigneur *. »